Il y a quelque temps, sur un marché, une dame qui aimait bien ce que fais, m'a laissé un poème. Je ne sais pas qui était cette dame, je ne sais pas de qui est ce poème, mais comme je le trouve beau, je vous le donne à lire :
Eloge du bois
Lorsqu’on se lance dans l’écriture, on va chercher des mots
Pour faire des phrases et construire le texte.
Mais il arrive que les mots vous échappent, qu’ils se mettent à danser
Et en appellent d’autres que l’on n’attendait pas.
On peut aussi écrire avec le bois : il faut d’abord lui parler,
Apprendre à l’écouter, l’apprivoiser,
Comprendre le sens de ses fibres,
De son existence, de ses couleurs…
Un morceau de bois, c’est un alphabet qui se reproduit à l’infini.
C’est une encyclopédie aux pages collées par le temps.
Certains de ses chapitres ne sont pas utiles au récit.
Il faut les écarter, délicatement, avec la gouge et le maillet,
Jusqu’à ce que les vides et les pleins préfigurent la forme.
Le ciel et la terre m’ont précédé :
Tous les bois que j’ai rencontrés
Avaient quelque chose à me raconter.
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